Barbe Rousse Capitaine
Nombre de messages : 147 Age : 36 Localisation : Longueuil, Québec, Canada Date d'inscription : 21/08/2006
| Sujet: Corsaire ou pirate ? Mer 23 Aoû - 17:32 | |
| Il existe une énorme différence entre pirates et corsaires. Si les seconds employaient des méthodes vaguement similaires à celles des premiers, ils étaient munis d'une lettre de marque et de représailles ou Lettre de course remise par un roi ou un gouvernement, qui les autorisaient à attaquer les navires d'une nation ennemie. Les redoutables Barbaresques, en Méditerranée étaient des corsaires, de même que certains marins maltais, qui étaient autorisés par l'Ordre de Malte. La lettre de marque était reconnue par convention et évitait au corsaire d'être accusé de piraterie, passible de la peine de mort, mais cela ne suffisait pas toujours à lui sauver la vie. Le corsaire britannique le plus célèbre fut Sir Francis Drake à une époque où l'Angleterre commençait seulement son aventure maritime (fin XVIe siècle) et où elle avait intérêt à encourager la course. Deux siècles plus tard, alors que la Royal Navy régnait sur toutes les mers du monde, la Grande-Bretagne n'avait que faire de corsaires, devenus inutiles et encombrants. En France, suite à la sévère défaite de l'amiral de Tourville à la Hougue (1692) Louis XIV encouragea les initiatives privées. Jean Bart et son cousin Jacobsen, de Dunkerque, le comte de Forbin, le malouin Duguay-Trouin, le nantais Cassard se virent encouragés par Versailles pour amasser des butins considérables sur le dos des Britanniques et des Néerlandais. Suite à la Révolution française et à la fuite en exil de nombreux officiers de marine du fait de leur appartenace à la Noblesse, la France subit de nombreux revers sur les flots, hormis les francs succès d'une meute de corsaires aventureux qui écumèrent l'Océan Indien entre 1792 et 1815. L'un d'eux, Robert Surcouf, natif de Saint-Malo, gagna ainsi gloire, honneur et fortune à la pointe de son sabre d'abordage: il finit sa vie opulent armateur malouin à un âge avancé. Au XIXe siècle, après l'aventure napoléonienne, la course perdit petit-à-petit de son importance. Son dernier baroud d'honneur fut sans doute lors de la Guerre d'Indépendance grecque (1824-1830), où certains marins de la patrie de Socrate donnèrent du fil à retordre à la marine ottomane.
Sept nations se sont entendues dans la Déclaration de Paris de 1854 pour abandonner l'usage des lettres de marque. Cependant, les États-Unis et l'Espagne se réservent explicitement le droit, par leur constitution, d'y avoir encore recours. | |
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